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Écritures d’écorces

    Mon travail est avant tout centré sur l’humain, la fragilité du vivant, ce qui le singularise
    mais aussi ce qui l’inscrit ds le collectif, dans son environnement, comme dans la fragilité de
    son existence, son impermanence, sa transformation, sa réparation. Recherches d’équilibre
    souvent éphémère.
    Je ne sais jamais où je vais lorsque je commence, mais je sais comment je déambule sur mon
    chemin de création.
    Reprises, multiplications, assemblages, superpositions, passage du grand au petit. Je joue
    avec les matières. Mon travail rebondit, se transforme tout le temps, rejoint en quelque sorte
    la dynamique de la vie. Chaque forme nouvelle qui apparaît m’aide à repartir, à faire des
    choix et affiner mon propos.
    Pour l’exposition « Rencontres » je suis partie de la collecte de monotypes à partir d’écorces
    d’arbres imprimées lors de ballades en forêt. J’ai petit à petit augmenté la taille des
    empreintes jusqu’à imprimer l’écorce à la taille réelle du tronc. Ensuite j’ai ramassé, vidé,
    pelé puis découpé, réorganisé ces fragments et je les ai directement encrés et passés sous
    presse. Dans un second temps, j’ai voulu amener dans mes recherches de graphismes un
    contraste entre la lenteur de construction d’une écorce naturelle et mon geste qui s’est voulu
    plus spontané (geste réalisé avec l’encre fort éloigné de la texture du bois de l’écorce) . J’ai
    alors superposé ou associé les deux approches. Ensuite j’ai mêlé les différents graphismes et
    d’autres sont nés .
    J’ai été amusée et surprise de découvrir que ces représentations fixées sur papier
    m’emmenaient parfois vers une image évoquant un vitrail – un arbre n’est il pas une
    cathédrale ,sa chevelure de feuilles cerclée d’écorce laissant des vides faisant passer la
    lumière.
    J’ai aussi aimé mêler des matériaux forts éloignés (écorces et plastique) afin d’évoquer la
    fragilité du naturel ou faire dialoguer la transparence du papier japon sur une écorce dure. J’ai
    aussi recherché comment associer travail manuel et nouvelles technologies : de grands écarts
    toujours. Ils introduisent une tension et provoquent une recherche d’équilibre dans une
    tentative d’harmoniser le tout.